mardi 30 novembre 2010

Hier , Lundi 29 Novembre 2010 , à 15h00 , ma tante et mon grand-père passent à la maison,de retour de l'hopital .. Ma mamie est tombée dans le coma , voilà c'est fini,elle ne se réveillera plus . Le docteur a lui même dit " On la laisse partir doucement.." . L'important c'est qu'elle ne souffre pas , voilà,elle est déjà un peu ailleurs ... Dur , mais je ne peux m'empêcher de me dire que c'est mieux ainsi , pour elle .
Une période dure pour moi ainsi que pour toute la famille , de plus voilà déjà quatre jours que je suis bloquée chez moi , les transports scolaires ne roulant pas .. Celà fait le bonheur de plus d'un , pour moi c'est un supplice de rester chez moi , à penser penser re-penser . Etre seule n'est jamais bon . L'ambiance à la maison me pèse . Voilà une semaine que je dors mal , que je me réveille tous les demi heure .. Et depuis ce matin je compte les secondes,les minutes,les heures , j'ai qu'une hate ,qu'il soit Minuit passé . Pourquoi ? Simplement parce-qu'aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon cousin et que pour rien au monde je voudrai que l'anniversaire de décès de ma mamie tombe le jour de son anniversaire .. Et je pense qu'à présent pour lui comme pour le reste de la famille , son anniversaire rimera à une période difficile pour nous ..
Pas aujourd'hui , demain,après demain,je m'y suis fait,mais pas aujourd'hui .. Tiens le coup,encore quelques heures mamie ... On t'aime ! ..


Un joyeux anniversaire à mon cousin qui doit passer le pire de toute sa vie .. 

 ♥

lundi 29 novembre 2010

Lundi 29 Novembre 2010 . 
Il a beaucoup neigé , les routes sont bloquées,je ne peux pas retournée la voir . Ma maman a essayé de la joindre,mais elle ne réponds plus au téléphone .. Elle a eu une infirmière , celle ci lui a dit qu'elle était vraiment fatiguée ce matin , très très faible ...  Cette semaine s'annonce très très longue . J'espère arrivée à Samedi,et qu'elle sera toujours là ..


Regardez moi ces sourires ... ces visages heureux .. Et dire que c'était  il  
y a seulement trois mois  et demi .. Nous étions encore nourris d'espoir ..

Dimanche 28 Novembre 2010 - J'ai franchi le cap,je suis allée la voir .


Je ne sais pas si celà sera positif ou négatif pour "l'après",la seule chose que je sais c'est qu'au moment où j'écris je ne ressens rien,pas de satisfaction ni même de tristesse . Je me sens plus sereine qu'avant , puisque avant ça je pleurais,j'ai fait que ça de mon samedi . Là ,je pense plus,je ne réagis plus,c'est un sentiment étrange. Peut être ai-je enfin " accepter " cette réalité?

On mange vers midi trente . Ma maman me dit " Tu feras la vaisselle s'il te plait , faut que j'aille me préparer on va partir voir Mamie là . " , j'ai directement répondu " Ah parce-que vous comptez y aller sans moi ?" , elle me regarde et me fait " TU NE VAS PLUS LA VOIR MAINTENANT , c'est trop tard!" j'éclate en sanglot directement,la première fois qu'elle m'a vu pleurer en évoquant le sujet , je monte dans ma chambre . Mon père me demande de venir finir mon assiette,il insiste,j'y vais mais ne mange rien . Ma mère me dit " Bon si tu veux voir Mamie,monte te préparer on y va " , je sors directement de table et monte me préparer . Les larmes coulent , c'est bizzard je n'arrive plus à m'arrêter,d'ordinaire devant mes parents,par pudeur,je ne montre rien,là ça coule,je parle entre deux sanglots . On prend la route , direction l'hôpital , trente minutes de trajet vers elle .. J'ai peur,je tremble et pleure encore dans la voiture . Je pense que mes parents ont compris à ce moment là combien ça me touche . Je met de la musique,envoie des sms à des amies,elles me rassurent,me donnent des conseils . On arrive sur le parking , je sors,je marche à côté de mes parents,sans dire un mot . On prend l'ascenseur,toujours rien,je n'arrive pas à placer un mot,j'ai encore les yeux mouillés , je les essuie .. On est au troisième étage . On marche direction la chambre 354 . On arrive devant la porte,mon père me laisse passer devant , je pousse la porte qui était entre ouverte . Je vois mon oncle , juste derrière couchée sur son lit ma mamie,et derrière mon papy ... Là je change du tout au tout , j'étrangle mes sanglots en disant bonjour à mon oncle et me dirige vers ma grand-mère . Elle est blanche . Son bras droit est bleu , à cause " des plaquettes " d'après ce que j'ai compris . Elle m'embrasse,elle garde son habitude " 4 bisous " . Elle a une odeur.... indescriptible,pas celle que je connaissais ... Elle n'a pas la force de sourire,c'est à peine si elle comprend que je suis là . D'habitude elle me serrai tellement fort contre elle lorsqu'elle me voyait qu'elle me coupait le souffle , là c'est à peine elle arrivait à lever ses mains . Je suis gênée,je suis face à cette réalité,ce dont je redoutais, mes lèvres tremblent ,les larmes me montent aux yeux . Je me retire un peu le temps de me calmer . Je reviens,m'assoie sur une chaise , et j'écoute parler . D'habitude,c'est elle qui fait la conversation,là elle n'a plus de souffle , son ventre est énormément gonflé , elle répond à peine . Elle boit beaucoup mais arrive tout juste à tenir son verre . Plus rien ne passe,elle a énormement de mal à avaler . Ca me fait mal,j'ai envie de crier à ce moment là,de voir à quel point cette p*tain de maladie l'a détruite,décomposé,grignoté . Elle s'endort plus se réveille en sursaut de temps en temps pour sortir des phrases qui n'ont rien à voir , elle " délire " complétement sous morphine ( à mon avis ils lui avaient mis la dose ) .. Certaines des phrases qui m'ont marqués et me marqueront à jamais :
"Là j'te dis une chose ! Dehors c'est beaucoup plus beau qu'au printemps,c'est tout vert ! "
" Le pot de viande est cassé dans la cave,faut que je m'en achète un nouveau "
"Tu m'achèteras un pull au marché mardi " ( tous les mardi elle recevait un pull ...)
" Vous avez déjà appris la marseillaise ? "
" Ils sont passés nettoyer les fenêtres avant !" ( alors qu'on pouvait bien remarquer qu'elles n'étaient pas nettoyées ... )
" Bientot ils vont m'apporter à manger là , mais j'ai pas faim " ( il était seulement 15h ..)

Et tout ça en gardant les yeux fermés.. Je pense que c'est toutes les choses qui l'auront marqué dans sa vie ..Elle n'a plus la notion du temps non plus . Et là pour le coup elle nous disait tout ce qu'elle pensait .

Flash back . Mon oncle commence à s'habiller pour partir et il lui fait " Maman tu te souviens de cette écharpe ? C'est Laurence qui me l'avait offert à Noel ,il y a trois ans .. " elle trouve la force d'ouvrir les yeux et elle lui lance sérieusement " oui , il y a trois ans Laurence avait encore bon goût ! " . Même malade elle arrive à nous faire rire notre mamie :)

Elle appelle les infirmières " mes chéries " . Elle est très appréciée dans son service . Un moment une infirmière est passée pour demander comment elle se portait , elle a ouvert les yeux et dit " Prête pour aller en discothèque!" .

Pour résumer,ce fut une après midi riche en émotions... De rire,de pleurs , mais de joie aussi d'être là,me faire une idée de comment elle se porte ,pour accepter... Mais je ne l'aurai pas reconnu . Physiquement oui , et encore . Mais son comportement, ce n'est plus du tout le même . Dur ...

Ce qui me marquera à jamais ,au délà de tout .. C'est quand je lui ai dit au revoir , elle a la force de me prendre le bras d'une force indescriptible ,elle ouvre ses paupières et me regarde droit dans les yeux " t'es une bonne fille , vraiment une bonne fille !" 

vendredi 26 novembre 2010

Et heureusement qu'elles sont là ..

Mon moteur , mes tripes , et mon sens à tout ça . Elles sont ma vie .



J'avais besoin d'un déclic . Je l'ai eu . Ma vie tourne autour de seulement deux personnes : mes deux cousines, Lorraine et Anaelle . Elles m'ont ouvert la voix , elles sont un pilier pour moi . Je ne les remercierai jamais suffisament pour tout ce qu'elles m'apportent . Les soleils de ma vie , les seules à pouvoir me faire changer d'avis,les seules pour qui je me battrai comme une lionne,celles qui m'ont le plus émue . Ma promesse,je la tiendrai. Je vous aimes d'amour mes amours 




Une inévitable douleur s'acharne dans ma poitrine criant à l'agonie. Le bien et le mal ne font désormais plus qu'un. Je suis perdue dans un manège incontrôlable, mes pieds quittent le sol, et j'ai perdu toute confiance en moi. Les aiguilles s'agitent sur le cadran, le vent s'engouffre dans mes cheveux chatains, tout s'envole sous mes pas si lourds. Tout. Les souvenirs, les promesses, les espérances, et mon sourire. J'ai peur de ce que je vais devenir, de ce qui m'attend derrière le mot Présent. Quel choix vais-je devoir encore faire ? Quelle porte va s'ouvrir et laquelle va se refermer brutalement sous mon nez ? Qu'est ce qui m'attend au loin dans la sombre fumée que l'on surnomme "avenir"... ? Ma vision se trouble, les larmes s'échappent de mes paupières pour chatouiller mes joues tièdes. J'ai peur. C'est pathétique, je le conçois parfaitement. J'ai peur de ce qui adviendra, et de ce qui n'adviendra pas. J'ai peur de ce que je vais découvrir, et de ce que je ne découvrirai surement jamais. Oui, j'ai peur de tous ces conditionnels, de tous ces mots au futur qui ne veulent tellement rien dire. Je voudrais ne connaître que le présent de l'indicatif, celui qui n'espère et ne regrette rien. Celui si neutre et réaliste qui ne me mentira jamais. 

Et malgré tout, je dois prendre sur moi, me fier à des préjugés et à tout ce que je ne connais pas encore. Mais qu'y a t-il de plus absurde que de faire confiance à l'Inconnu, à l'Intouchable, à l'Innateignable ? Pardonnez cette vision si pessimiste qui me ronge, pardonnez ces mots absurdes qui s'écoulent de mes doigts, et pardonnez ces doutes infâmes qui détiennent mon coeur prisonnier... Je voudrais pouvoir écrire des lignes et des lignes pour libérer toute cette haine, tout ce mal-être qui me consume jour après jour, écrire pour respirer un peu mieux et décoller mes bronches par une bouffée d'oxygène.. Je voudrais ne jamais cesser ce texte et vivre au travers de mes mots pour toujours, là où le temps se fera éternel et la douleur moindre. Je voudrais n'être qu'un songe, qu'un mot que l'on aligne mélodieusement dans l'immortalité, et diparaitre de ce monde si insensé. Le temps m'accable, me poignarde le ventre. Et moi, entre passé et futur, je doute sans cesse. 
Apprenez-moi à vivre, apprenez-moi la légèreté, je veux pouvoir survivre.


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Vendredi 26 Novembre 2010 ; la fin approche. ..
et une semaine de cours bien plus qu'horrible..

lundi 22 novembre 2010



Besoin d'écrire , besoin de m'évader , de me confier même si c'est pour moi seule , surtout besoin que mes proches comprennent mes réactions au quotidien . Oui , depuis un moment je suis insupportable à vivre , je fais preuve d'aucune bonne volonté , je m'en prends à n'importe qui . Et malheureusement ça ne fera qu'empirer . Sachez que je n'ai rien après vous , que j'essaie juste de m'en prendre à quelqu'un,pour faire sortir toute cette haine en moi . Je ne trouverai jamais de mots suffisament fort pour vous dire combien je suis reconaissante de ce que vous faites pour moi . Parce-que dans cette épreuve je reconnais mes vrais amis , ceux qui ne se défilent pas à l'évocation de la maladie . J'ai besoin d'en parler , et dites vous bien que même si j'en pleure , ça me fait du bien . J'ai besoin .

A toutes les personnes à qui ça ne plait pas , je ne vous retiens pas , et je sais combien ça doit être dur d'avoir à faire à moi à longueur de journée , alors je ne vous en veux pas . Ce qui me déçoit au delà de ça , c'est les personnes qui prétendent être toujours là pour moi , et qui ne s'inquiètent pas plus que ça en me voyant absente,ou autre . Sachez que c'est pas moi qui en parlerai la première,par peur de géner,mais que si vous évoquez le sujet,ça ne pourra que me faire du bien .

Non , je n'utilise pas sa maladie pour me libérer de certains problèmes, comme j'ai pu l'entendre ... Son cancer fait partie de mon quotidien , ça me bouffe de jour en jour de savoir que dans quelques temps elle ne sera plus là ! Ma grand-mère,c'est ma deuxième maman , ma confidente , j'ai toujours tout partagé avec elle . Arrêtez de parler quand vous ne savez pas !

A nous la vie

Dans ma vie j'ai souvent fait abstractions de beaucoup de choses , j'ai beaucoup encaissé . J'ai fait beaucoup d'erreurs que je regrette aujourd'hui . Je me suis souvent pris la tête pour des futilités de la vie quotidienne . J'ai pris un nouveau départ le vingt-cinq Novembre 2007 , le jour où ma petite Lorraine est venue au monde . Elle a été un nouveau souffle pour moi , sa naissance ma renaissance . Aujourd'hui , celà fait déjà trois ans que nos coeurs battent à l'unisson . Je serai la plus heureuse si mon existence se résumerai qu'à ça . A elle et à la naissance de ma seconde cousine , Anaelle , ce premier juin 2009 . Mais voilà , la vie en a décidé autrement .
Avril  2009 nous apprenons que ma grand-mère , celle qui m'a ,chéri , tout donné , est atteinte d'un cancer du foie et de l'estomac . Plus tard il se propage dans les intestins . La maladie,on croit toujours que c'est pour les autres,jusqu'au jour où elle frappe à notre porte . Jamais je n'aurai cru connaître celle-ci de cette façon . Le cancer est tabou , les soins sont tabous , les conséquences que prévoient les mèdecins sont tabous aussi . Alors dites moi , comment à quinze ans , avoir un équilibre en vivant ça ?
Je comprends tout , en écoutant les coups de fil , en essayant de comprendre les résultats des prises de sang . Et bien vite je sais que son cancer est incurable , il a été diagnostiqué bien trop tard . Mais jusqu'au bout j'y ai cru , je fermais les yeux sur cette cruelle réalité .
Dimanche 21 Novembre 2010 , les mèdecins ne veulent plus lui faire de chimios , elles ne lui font même plus effet . Ils la transfère en soins palliatifs , elle est dopé , h24 sous morphine .. Ils doutent fortement qu'elle passera les fêtes de fin d'année . J'ai du mal à écrire ces mots , comment vivre un Noel sans elle ? L'avenir me fait peur , y songer je n'y arrive pas . La réaction de mes proches me fait peur . Moi , qui m'effondre à la simple évocation de son cancer,comment vais-je faire pour tenir lorsqu'elle ne sera plus là ?
Le plus dur , c'est de savoir que c'est la fin , qu'il n'y a plus rien à espérer . Que c'est peine perdue .